Patrimoine culturel immatériel de l'Unesco: la candidature de la yole martiniquaise est en liste.
Dans le cadre de la Convention UNESCO de 2003 sur la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, Franck Riester, ministre de la Culture, en accord avec le Président de la République française, a retenu comme dossier national en cette année 2019 :
« La yole de Martinique, de la construction aux pratiques de navigation : un modèle de sauvegarde du patrimoine ».
"Un modèle de sauvegarde"
la yole de Martinique, de la construction aux pratiques de navigation : un modèle de sauvegarde du patrimoine", est le dossier national retenu. "Remise le 25 mars 2019 par le ministre de la Culture à l'ambassadeur de France, délégué permanent auprès de l'Unesco, cette candidature nationale au Registre des bonnes pratiques de sauvegarde (...), sera instruite durant plusieurs mois par l'Organe international d'évaluation attaché à la Convention (de l'Unesco), en vue d'une éventuelle reconnaissance de cette pratique culturelle immatérielle à la fin de l'année 2020".
Sauvegarder les savoir-faires
Le choix de la yole de Martinique "reconnaît les efforts menés depuis plusieurs décennies pour sauvegarder les savoir-faire de charpente, spécifiquement liés à la construction de ces embarcations traditionnelles, et des techniques particulières de navigation", note le communiqué. Dossier qui souligne "les pratiques physiques et festives, marquées par des courses dans les différents ports de l'île et par le Tour des Yoles, moment intense qui mobilise aujourd'hui des dizaines de milliers d'habitants".
Les toutes premières démarches des porteurs de projet pour faire reconnaître la yole de Martinique comme Patrimoine culturel immatériel ont été lancées en 2010 auprès du ministère de la Culture. Cette première étape, nécessaire pour candidater à l’UNESCO, a abouti en janvier 2017 à l’inscription à l’Inventaire national du patrimoine culturel immatériel en France.
En Martinique, les régates de yole dépassent la seule dimension événementielle : « C’est une affaire de tout un peuple », estimait Aimé Césaire. Cette candidature préparée de longue date implique en effet une large communauté, variée dans ses composantes : marins-pêcheurs, premiers utilisateurs de la yole ; charpentiers-marins, détenteurs des savoir-faire de la construction ; initiateurs d’une pratique de loisir de la yole ; maîtres yoleurs et équipages, garants de la sauvegarde de la pratique ; associations de yoles et bébés yoles, regroupées au sein de la Fédération des yoles rondes de la Martinique ; entreprises locales, attachées aux valeurs de solidarité des équipages des yoles ; élus et institutions territoriales, qui assurent la sécurité et la pérennité des activités liées à la yole ; artistes et enseignants, qui transmettent connaissances, pratiques et valeurs ; étudiants et universitaires, qui étudient la yole ; toute la population de l'île, enfin, pour laquelle la pratique de la yole représente une identité, un rendez-vous familial, festif et communautaire.